Written and directed by : Stéphane ARCAS
Scénography and lights by : Raphaël RUBBENS
Production : kwaad bloed vzw
Coproduction : le Théâtre de la Balsamine
With the help of : Ministère de la Communauté française Wallonie-Bruxelles – Service du Théâtre
With the support of : Bains::Connective, Nunatak, Théâtre Marni, l’Epongerie, l’Escaut, La Générale (Paris), Centre de créations contemporaines Montevideo (Marseille), Salon de Théâtre (Tourcoing), Stuk (Leuven)
info: http://www.stephanearcas.com
La Forêt (vert presque vert)
une comédie cauchemardesque de Stéphane Arcas
avec Cécile Chèvre, Guylène Olivares, Ugo Dehaes
(ré)création sonore Roeland Luyten
Une forêt. Au premier plan, trois personnages et, en toile de fond, la question de l'identité. Le spectateur se retrouve face à un objet absurde à la fois totalement familier et complètement étranger. La Forêt est une comédie cauchemardesque, et on ne peut que s'y laisser perdre.
Je me trouvais, là , en suspension, là , au niveau du plafond du quatrième étage, avec rien sous moi, là , avec rien à quoi se raccrocher. Le tumulte de la soirée, la chaleur écrasante du mois de juillet, le bar où je devais me rendre, tout ça, complètement détaché de moi. Et, moi, là , en suspension. Quinze mètres au-dessus du sol. Un centième de seconde, approximativement, mais, en suspension. Complètement détaché. Du sol, du plafond, des murs. Seul. Et, quand on est là... L'unique échelle du temps qui soit réelle, est la nôtre, celle que l'on éprouve. Et après, une longue, très longue descente, très douce, très lente, à mon rythme, pendant la seconde et demi la plus longue de ma vie. Un moment très calme.
Puis, je me suis retrouvé là , au sol, comme ça. Après j'ai parlé à des pompiers, des docteurs et... Je ne sais plus très bien. Ce n'était pas très intéressant. J'ai fermé les yeux et j'ai dormi... (...)
Ce qui a profondément changé c'est que maintenant je sais que j'accepte de faire partie de la masse. Parce que cette masse est juste faite d'éléments comme moi, tous seuls, en suspension. Tous, en lévitation, en contact avec rien, perdus dans une forêt sans limites. Tous, dans un flottement chaotique. Avec, de temps à autre, quelques rebonds sur le sol pour avoir l'illusion d'adhérer.